Ganna-Van Aert, à deux secondes près
8 juin 2022 - 16:54
Sur le contre-la-montre dessiné entre Montbrison et la Bâtie-d’Urfé, le match était annoncé entre les deux plus gros rouleurs du moment, capables de faire parler leur puissance de feu sur un parcours ultra-roulant de 32 kilomètres qu’ils ont affronté et avalé à plus de deux heures d’intervalle dans des conditions météo identiques et à une vitesse quasiment égale… à deux secondes près.
Au bout de l’exercice, c’est le coureur italien d’Ineos Grenadiers qui s’impose et fait valoir son statut de champion du monde. Wout van Aert, qui avait précisément fait les frais des qualités de rouleur de Filippo Ganna aux Mondiaux de Bruges, connaît aujourd’hui sa troisième frustration de la semaine après avoir été battu par Alexis Vuillermoz à Brives-Charensac et de façon encore plus cruelle à Chastreix-Sancy par David Gaudu.
Le Belge conserve le maillot de leader, avec 53’’ d’avance au général sur un autre Italien, Matteo Cattaneo, tandis que son coéquipier Primoz Roglic prend place sur le podium provisoire à 56’’. Le champion olympique slovène du chrono a été le plus performant des candidats à la victoire finale, avec le 5e temps du jour.
Durbridge fait monter les enchères
Le défilé des coureurs est lancé par Matthew Walls, 148e et dernier du classement général, mais ne savoure pas le petit privilège de passer en premier la ligne d’arrivée, dépassé par Dries Van Gestel qui établit un temps de référence de 38’56’’. Mais Mathias Norsgaard Jorgensen, puis Miguel Heidemann lui succèdent comme leaders provisoires du classement. Peu après, Luke Durbrige fait monter les enchères de façon assez sérieuse. Vainqueur d’un prologue du Dauphiné il y a précisément dix ans, l’Australien boucle le parcours à une vitesse moyenne de 52,56 km/h qui peut l’autoriser à viser un accessit en fin de journée… mais peut-être pas à résister à l’énorme client qui commence à s’échauffer.
Ganna à 53,86 km/h
Filippo Ganna met très vite fin au suspense puisqu’après 11 km de course, son avantage est déjà de 19’’ sur l’Australien. Dix kilomètres plus loin, la marge a enflé à 39’’, pour atteindre 53’’ à l’arrivée. Le champion du monde a bel et bien fait parler sa puissance et affolé les compteurs en flirtant sur ce parcours propice aux excès de vitesse avec la barre des 54 km/h. Dans ces conditions, ni le champion de France Benjamin Thomas, ni Rémi Cavagna ne parviennent à faire trembler l’Italien sur son « hot seat ». En revanche, son coéquipier chez Ineos Grenadiers et champion de Grande-Bretagne Ethan Hayter se rapproche à 17’’, indiquant ainsi que le match n’est pas encore joué pour la victoire d’étape.
Van Aert dans le match
Les Jumbo-Visma auront certainement leur mot à dire dans cette explication. C’est déjà ce que laisse entendre Jonas Vingegaard, dont le débours de 1’11’’ lui promet de continuer à jouer dans le Top 10 de l’étape. La sensation est encore plus nette en voyant démarrer Primoz Roglic, avec seulement 7’’ de retard au km 11, mais en relatif retrait sur la deuxième partie de parcours, pour finir avec le 5e temps du jour, à 42’’. La menace se précise surtout pour le champion du monde en suivant la prestation de Wout van Aert, qui le domine de 10’’ au premier point intermédiaire. La situation s’inverse au km 21 avec un avantage de 10’’ pour Ganna. À l’arrivée, le match s’achève sur un écart minime de deux secondes pour « Pippo ». Le coup est passé tout près !
Filippo Ganna: « On ne peut que tirer notre chapeau à Van Aert »
« C’est toujours serré entre nous. Van Aert est très fort, il était déjà tout près de la victoire hier. C’est un superbe athlète et on ne peut que lui tirer notre chapeau. C’était un bon parcours pour moi. Ce matin, quand on a vu qu’il pleuvait, je me suis dit que ça n’allait pas être une bonne journée. Heureusement, le soleil est venu et tous les coureurs avaient les mêmes conditions pour rouler. Copnhague approche, mais il faut attendre de voir si j’y serai. »