La question Roglic
8 juin 2024 - 02:52
La prise de pouvoir de Primoz Roglic hier au Colllet d’Allevard ne souffre aucune contestation. Parfaitement épaulé par Aleksandr Vlasov dans la montée finale, le Slovène a semblé appliquer à la lettre un plan conçu sur mesure, en étouffant Remco Evenepoel dans les derniers kilomètres puis en éjectant de sa roue Giulio Ciccone en vue de la ligne d’arrivée. Au sommet de son art, Roglic a souvent été capable de ce genre de démonstrations. Ce nouveau coup de force lui permet d’enfiler le maillot de leader et de regarder l’horizon du Plateau des Glières avec confiance. Il reste maintenant à terminer le travail, ce qui n’a pas toujours été le point fort du tout récent patron de la course. Sur le Dauphiné et sur le Tour de France en 2020, sur Paris-Nice en 2021, il a connu la dégringolade alors qu’il semblait avoir toutes les chances de s’imposer, maillot jaune sur les épaules. Le malheureux perdant a connu depuis de nombreux succès et sait aussi comment conclure. Avec sa nouvelle équipe, il reste sur une expérience amère puisqu’il avait déjà pris les commandes du classement général sur le Tour du Pays Basque au moment de la célèbre chute qui a bouleversé le cours de la saison. C’est donc pour Roglic le moment de montrer sa solidité et sa constance. Le défi du jour se présente comme une occasion d’affirmer son autorité, avec un parcours proposant un dénivelé positif cumulé de 4200 mètres sur seulement 155,3 km, répartis sur quatre ascensions. Pour finir, la montée hors-catégorie de Samoëns 1600 se présente comme un moment de vérité. Le maillot jaune et bleu dispose d’une marge réduite de 19’’ sur Remco Evenepoel et de 58’’ sur Matteo Jorgenson, ses deux plus menaçants rivaux. Dans un scénario de conquête, il pourrait leur infliger la même punition qu’hier… une série « à la Roglic », en somme.